Laboratoire – Une interface qui profite à l’interactivité

L’apparition massive des blogs, des wikis… véhicule l’idée d’une simplicité d’utilisation, mais également d’appropriation : tout le monde peut utiliser ces outils, tout le monde peut contribuer au partage et à la constitution de la connaissance.

Dans chacune des encyclopédies étudiées, nous avons pu observer l’influence des blogs : dans Wikipédia, tout le monde peut modifier un article à sa guise, faire des ajouts ; sur Larousse.fr, le système des commentaires est bien présent (le créateur de l’article étant le seul à pouvoir le modifier) ; sur Everything2, il est par exemple possible de féliciter un « auteur » pour son article en cliquant sur « I like it »… Enfin, il faut noter que tous ces exemples nécessitent, comme pour les blogs, de se créer un compte. Il y a donc, dans chacune de ces encyclopédies une interface qui profite à l’interactivité, qui invite l’internaute à participer, à partager ses connaissances, mais également à commenter, modifier, comme dans d’autres modèles collaboratifs tels que le blog.

Laboratoire – Les encyclopédies collaboratives : vers une légitimation ?

Les encyclopédies collaboratives sont de plus en plus nombreuses. Il suffit de regarder tous les résultats lorsque l’on cherche « encyclopédies collaboratives » dans un moteur de recherche : Citizendium, Admipedia, Wikipédia, Larousse, Knol… Néanmoins, toutes ces encyclopédies (notamment celles qui trouvent leur place uniquement sur Internet), doivent chercher une légitimité.

Certaines comme l’encyclopédie Larousse, ont déjà acquis une légitimité sur papier puisqu’elles existaient déjà en volumes. Celle-ci va donc utiliser sa légitimité, sur Internet. Elle convoque ainsi ses contenus déjà parus dans les encyclopédies papier (sur le site de son encyclopédie Larousse écrit : « Accédez gratuitement à une encyclopédie totalement inédite. Elle vous permettra de consulter à la fois : les contenus Larousse […] »), mais également le catalogue des éditions.

Pour l’encyclopédie Wikipédia, c’est différent. En effet, cette encyclopédie est née avec Internet et l’apparition des modèles contributifs. Elle n’a donc pas au départ de légitimité et doit s’en construire une. Elle s’oriente donc vers la construction d’un nouveau mode d’encyclopédie, de construction du savoir par les internautes. Ce savoir est néanmoins organisé en différents thèmes, ce qui se rapproche des collections encyclopédiques en plusieurs volumes ou encore des classifications de bibliothèques/médiathèques qui s’organisent elles aussi en plusieurs thèmes que l’on retrouve plus ou moins sous les mêmes appellations dans Wikipédia. Ainsi, pour construire sa propre légitimité, Wikipédia convoque des formes plus anciennes qui ont déjà acquis leur légitimité.

Laboratoire – Les encyclopédies collaboratives : une nouvelle figure de l’auteur ?

De part sa forme, l’encyclopédie est de type collaboratif, qu’elle soit sur papier, sur Internet, ou sur n’importe quel autre support.

A l’heure d’Internet et du modèle collaboratif, les formes d’écritures changent, l’auteur aussi. Il travaille aussi en collaboration, mais à la différence des encyclopédies sur papier, l’auteur n’est plus cité. Il devient anonyme ou se cache sous un pseudonyme, notamment pour l’encyclopédie Wikipédia. Dès lors, on peut se poser la question de la fiabilité des propos. Les encyclopédies sur papier font appel à des spécialistes, des auteurs légitimés dans leur domaine. Sur Internet, en se cachant derrière un pseudonyme ou en restant anonyme, rien n’indique que l’auteur n’est spécialiste du sujet qu’il traite. De plus, une fois enregistrée, n’importe quelle personne peut modifier un article, même si elle ne l’a pas écrit. Sur l’encyclopédie Larousse.fr, pour devenir contributeur, il faut donner son prénom et son nom. Néanmoins, une fois enregistré, l’internaute peut publier des articles sous un pseudonyme. Mais il y a un certain respect de l’« auteur » car ses articles ne peuvent être modifiés que par lui-même. De plus, une partie des articles est rédigée par des spécialistes, choisis par Larousse pour enrichir l’encyclopédie.

Tout ceci montre que la légitimation de l’auteur est une des choses importantes pour donner une certaine fiabilité aux articles et à l’encyclopédie elle-même.